Le surpoids est un réel facteur de risque pour la femme enceinte, le bébé à naître et la grossesse dans sa globalité. Grossesse et surpoids, l'essentiel de ce qu'il faut savoir.
Surpoids et grossesse à risque
Les conséquences du surpoids d'une future maman
Une femme en surpoids (qui a un indice de masse corporelle ou IMC > 25) ou obèse (IMC > 30) a plus de chance d'avoir une grossesse à risque qu'une femme ayant un poids de forme (le risque est même 1,8 fois plus élevé en cas d'obésité de classe 3).
En effet, le surpoids pendant la grossesse est à l'origine :
- d'hypertension et surtout de pré-éclampsie ;
- de diabète gestationnel ;
- de retard de croissance intra-utérin ;
- de fausse couche ;
- d'accouchement prématuré ;
- de macrosomie (poids du bébé anormalement élevé) ;
- de césarienne ;
- de malformations à la naissance (notamment des malformations cardiaques et rachidiennes) ;
- et plus généralement de complications à la naissance.
Se préparer à la grossesse lorsqu'on est en surpoids
Pour limiter les risques liés au surpoids pendant la grossesse, il est recommandé aux femmes en surpoids et ayant un projet de maternité, de perdre du poids afin d'atteindre ou d'approcher un poids forme. En effet, la prise de poids pendant la grossesse semble beaucoup moins associée au risque de complications que le poids avant la grossesse.
Source : méta-analyse parue dans le « JAMA ».
Une femme obèse ou en surpoids qui perd 10 % de sa masse corporelle avant la maternité :
- a plus de chance de tomber enceinte rapidement ;
- divise par 10 les risques liés au surpoids ou à l'obésité ;
- s'assure un bilan sanguin normal.
Par ailleurs, l'OMS souligne l'intérêt d'adopter une bonne hygiène alimentaire au cours de la grossesse, car c'est par là que débute l'éducation alimentaire de l'enfant à naître. En mangeant des aliments sains et variés et en évitant les aliments trop sucrés, la femme enceinte limite les risques d'obésité future chez l'enfant.
Bon à savoir : les femmes obèses avant d’être enceintes présenteraient 264 % de risques en plus de donner naissance à un enfant qui sera lui-même obèse (source : Heslehurst N, Vieira R, Akhter Z, Bailey H, Slack E, Ngongalah L, et al. (2019) The association between maternal body mass index and child obesity: A systematic review and meta-analysis. PLoS Med 16(6): e1002817).
Prise de poids pendant la grossesse
Toutes les femmes sont différentes. La prise de poids pendant la grossesse dépend de leur IMC.
Si on se fie aux recommandations actuelles de l'US National Academy of Medicine (NAM) :
- pour les femmes en sous-poids (IMC < 18,5), la prise de poids pendant la grossesse devrait être de 14 à moins de 16 kg ;
- pour celles ayant un poids normal (18,5 < IMC < 24,9) de 10 à moins de 18 kg ;
- pour celles en surpoids (25 < IMC < 29,9) de 2 à moins de 16 kg ;
- pour celles ayant une obésité de classe 1 (30 < IMC < 34,9) de 2 à moins de 6 kg ;
- pour une obésité de classe 2 (35 < IMC < 39,9) de 0 à 4 kg ;
- pour une classe 3 (IMC ≥ 40) de 0 à moins de 6 kg.
Une future maman qui souffre d'obésité doit prendre le moins de poids possible pendant sa grossesse. Cela est essentiel car il semblerait que « plus de 90 % des femmes souffrant d'obésité très sévère et prenant beaucoup de poids pendant leur grossesse ont eu des complications ».
Grâce à un plan nutritionnel adapté et conseillé par le médecin, son corps trouvera les ressources nécessaires pour mener à bien la grossesse. En effet, « il semblerait qu'une femme obèse puisse prendre peu de poids pendant la grossesse sans que cela ne soit délétère » estime le Pr Emmanuel Cosson, endocrinologue à l'hôpital Jean-Verdier de Bondy.
Grossesse et surpoids : difficulté à l'échographie
Risques d'erreur d'interprétation
Chez les femmes obèses, les échographies seront plus longues et plus complexes. Il est plus difficile de détecter des malformations ou retards de développement du fœtus.
Pour limiter le plus possible ces erreurs, il est recommandé aux équipes médicales de régler le matériel pour obtenir une sensibilité maximale : fréquence d'émission basse, réglage des échelles de gris, augmentation du contraste, diminution de la fenêtre d'exploration et zoom sur les zones d'intérêts. Une relecture des images à distance de l'examen (avec un œil nouveau) est également préconisée.
Autres examens en cas de surpoids
Lors de l'échographie du 1er trimestre, il est possible d'avoir recours à un examen endovaginal, à pratiquer à la 16e ou 17e semaine d'aménorrhée.
Pour les autres échographies, il est possible de réaliser l'examen en position assise ou couchée, sur un côté puis l'autre (toujours en refoulant les tissus adipeux). À l'échographie du 2e trimestre, la patiente peut se voir demander d'arriver à l'examen avec la vessie pleine, ce qui amène le fœtus dans le champ d'exploration.
En cas de doute sur une pathologie, une IRM peut aussi être réalisée, un surpoids ou une obésité n'ayant aucune incidence sur ce type d'examen.
Bon à savoir : pour les obésités de classe III, le poids fœtal est souvent sous-estimé, ce qui peut faire passer à côté d'une macrosomie.
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Sommaire
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